Predator, « T’as pas une gueule de porte-bonheur »

On va finir par croire que j’adore les gros muscles de l’Autrichien tueur de terroristes (Commando), mais que voulez-vous, Schwarzy a fait les plein pots dans les années 80-90 dans le registre film d’action, certains plus ou moins réussis. Cependant, l’association du réalisateur Mc Tiernan (Die Hard, A la poursuite d’Octobre Rouge, Last Action Hero…) à Schwarzy fait que l’on risque de s’intéresser quelques peu à Predator, film culte parmi les cultes dans la catégorie film d’action.

Description du film

affichepredatorTitre: Predator
Réalisateur: John Mc Tiernan
Année de sortie: 1987
Acteurs principaux: Arnold Schwarzenegger, Carl Weathers, Kevin Peter Hall, Elpidia Carrillo
Synopsis: Le major Alan Dutch (Arnold Schwarzenegger) et son unité spéciale sont envoyés dans une jungle d’Amérique Centrale pour libérer 3 otages dont 1 ministre qui auraient été enlevés par des guérilleros. Rendus au coeur de la jungle, le groupe se rend compte qu’une créature invisible les attaque.

Mais dis-donc, tu z’as des gros muscles

Déjà, considérer Predator comme un bête film d’action – “Pan pan terroristes qui tombent comme des mexicains dans les westerns – méchant moustachu tué par le héros – Fin” – serait quelques peu malvenu.

Bien entendu, les éléments sont là, des mecs baraqués qui se racontent des vannes viriles (“C’est un mec qui va chez sa poule et qui lui dit : « T’aurais envie d’une p’tite minette ? » et elle dit : « Et comment ouais la mienne est comme un garage ! » Tu suis ?! Elle dit ça parce qu’elle a une minette qu’est grande… comme un garage”), ou machistes c’est selon. Ou encore des répliques aussi cultes telles que “Bon dieu vous êtes qu’un ramassis de lopettes ici ! Faites vous les mâchoires avec ça et vous banderez comme des dinosaures !” ou bien “Aiguise-moi ça”.

Et les corps huileux, j’ai failli oublier les corps huileux, pour moi, la scène qui résume bien cet état d’esprit “Arh, j’ai des bras puissants regardez comme ça brille” est la scène de début où Dutch et Dillon (Carl Weathers) se font un “salut” viril en se serrant les mains tellement fort pour savoir celui qui va lâcher, avec un zoom sur les énormes bras veineux et brillants.

On a aussi les flingues, des gros joujous qui vont de l’arme de poing à la grosse sulfateuse de pépé qui peut détruire une forêt entière. On a des terroristes aussi, enfin, des guérilleros.

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Pan pan t’es mort

Bon, vous devinez qu’avec les armes, ils ne vont pas faire un scrabble. Oui, je continue sur les stéréotypes avant de vous parler de la subtilité de ce film qui n’est pas forcément si apparente.

La scène de la fusillade du camp des guérilleros fait partie des scènes d’action les plus réussies du film (d’ailleurs, elles le sont toutes). Imaginez, sept mecs contre une centaine de guérilleros, tout simplement génial.

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Cette partie du film dure environ 3 minutes, 3 minutes d’action non-stop où ça pétarade dans tous les sens.

Le Predator

Le film se nomme Predator, donc c’est logique que l’on attend une grosse bébête mangeuse d’homme et “ouh qu’elle est vilaine”.

Et bien oui, le téléspectateur en a ses pour ses frais, oui, mais pas seulement. Je m’explique.

Dans son film, Mc Tiernan met en place les mercenaires face à un monstre qu’ils ne maîtrisent pas. Le Predator est un chasseur, tout comme eux. Au fur et à mesure du film, les soldats et le spectateur se rendent compte que ce sont pas eux qui chassent, mais qu’ils sont bels et bien chassés par la bête.

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L’originalité vient du fait que l’on n’a pas affaire à une bête en furie qui charcuterait tout le monde en 2 temps 3 mouvements (sans quoi le film dure 30 minutes), mais à un “collectionneur”, qui s’occupe de chaque personne une à une. Billy (Sonny Landham) sort notamment une phrase qui résume bien la situation “On va tous y rester”.

Le Predator possède des armes beaucoup plus sophistiquées que celles des mercenaires, ceux-ci se retrouvent à utiliser la forêt pour le piéger, se rendant compte que leurs armes ne servent à rien. Il y a une scène qui montre cette inutilité des armes face au Predator où l’équipe de Schwarzy mitraille dans le vide pendant des plombes, charcutant la végétation alentour.

Le combat contre le Predator se finit en apothéose, un combat singulier entre Schwarzy et la bête, où le mercenaire découvre que celle-ci a une vision thermique (par un miraculeux coup de bol, plouf, dans la boue !). Là où, au début, on avait affaire à des hommes avec des armes à feu, Schwarzy se retrouve avec sa bite et son couteau (avec quelques flèches explosives tout de même) contre la bête. S’en suit un affrontement d’anthologie entre ces 2 protagonistes où le Predator révèlera son vrai visage. S’en suivra la phrase culte de Dutch “T’as pas une gueule de porte-bonheur”.

Les personnages

Bien que nous soyons dans un film d’action, le jeu d’acteur est très correct et l’on se retrouve avec une belle brochette de personnages assez intéressants au final, malgré les stéréotypes.

On a Billy, l’indien taciturne qui sait pister et sait quand il est suivi par le Predator, on a aussi les grosses brutes Blain (Jesse Ventura) et Mac (Bill Duke). Blain est le chiqueur de service qui nous pond sûrement les meilleurs répliques du film (“Une goutte de sang ça m’gène pas”, “Pute de pute de pute”) et Mac a la facheuse manie de se raser.

Sont aussi présents les un peu plus fins Ramirez (Richard Chaves) et Rick (Shane Black).

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La touche féminine est apportée par Anna (Elpidia Carrillo), avec son petit cheveu sur la langue, le Predator la laissera saine et sauve car « il n’y a pas de sport ».

Et il ne faut pas oublier Dillon, le semi-traître qui les a tous foutu dans la merde, mais qui se rachètera une conscience en fin de film.

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Et comment ne pas parler de notre pote Arny dans un de ses meilleurs rôles. Impressionnant au niveau du jeu d’acteur, il nous livre sûrement une de ses plus belles prestations, magnifié, bien entendu, par la réalisation de Mc Tiernan.

Mc Tiernan, un virtuose du film d’action

Qu’on se le dise, la jungle, dans mon expérience de cinéphile (peut-être pas si bien garnie mais bon… Merde !!), n’a jamais été aussi bien filmée.

La réplique d’Anna porte tout son sens avec la réalisation de Mc Tiernan: “La forêt est venue et l’a emmené”. En effet, on sent bien l’importance de la jungle dans le film, omniprésente à la caméra.

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Les angles de prises de vue sont parfaits et très originaux pour l’époque, loin des stéréotypes des autres film d’action de cette période.

L’action est superbement filmée, la mise en scène est excellente, c’est une véritable leçon de cinéma que nous donne Mc Tiernan, mettant habilement en abîme et sur un piédestal, tour à tour, les différents protagonistes, donnant à Schwarzy une dimension presque déique, et rendant le combat final totalement dantesque.

La bande originale du film aide grandement à ce succès, notamment la musique d’intro, mettant le spectateur tout de suite dans l’ambiance de plus en plus angoissante qui est une des marques de fabrique du film.

Une des scènes les plus réussies est sans doute celle où Dillon se retrouve seul face au Predator. Une scène magnifique, tout au ralenti, où Dillon, impuissant, tire sur le Predator et se fait arracher le bras, ce même bras continuant à appuyer sur la gâchette.

En finitude

Predator est un monument du film d’action mettant en avant la déchéance humaine et leurs armes inutiles contre un ennemi beaucoup plus fort.

Un film qui sent la sueur et les corones mais qui se révèle autrement plus subtil dans son analyse.

Tout est là, des gunfight, des acteurs charismatiques, une bestiole qui deviendra culte (fait partie des monstres tels qu’Alien qui deviennent très populaires après un film), une mise en scène léchée et des dialogues énormes.

Un condensé de bonnes choses à voir absolument !

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4 commentaires sur “Predator, « T’as pas une gueule de porte-bonheur »”

  1. yamarendan dit :

    J’ai regardé ce film en speed il y a quelques années…
    C’était surtout dans l’idée de rattraper un manque culturel indéniable : je n’avais pas encore vu ce film culte.

    Ce qui m’a surtout marqué et fait mourir de rire c’est la scène intitulé « Predator Contact!!! » dans les vidéos de l’article. Les mecs balancent la sauce dans les arbres sans réfléchir et tout le monde les rejoint pour un joyeux bordel orchestré par les balles qui fusent à travers la jungle…

    Bref, un film à voir au moins une fois

  2. Romyo dit :

    Ce film est en très bonne position dans mon top de mes films cultes.
    J’ai été très intéressé par la bande annonce vf que je n’avais jamais vu, qui au delà de son aspect technique qui commence sérieusement à dater (normal!), en dévoile énormément ! Tout le monde crierait au spoiler si les bandes annonces des films actuels dévoilaient autant d’éléments en deux mins !^^

  3. Hicks dit :

    «  »J’ai regardé ce film en speed il y a quelques années… » » : Belle erreur !
    En tout cas ce n’est pas de cette façon que tu peux « rentrer » dans un film et te construire un avis sérieux…

    Bel article et je confirme que pour moi c’est un film culte !

    La réalisation, le charisme des acteurs, l’OST du film … chapeau bas, et prendre le risque de faire un film qui se passe intégralement dans la jungle ! Bravo Monsieur Mc Thiernan.

  4. arnaud dit :

    A savoir aussi il me sembl que c’est jean claude van damme qui joue le role de prédatore, enfin dans le costume. A confirmer

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