L’empire du Soleil : Christian Bale dans un Spielberg
L’empire du soleil fait partie de ces films mythiques demeurés méconnus. Ce long métrage de 1987 offre d’ailleurs à Christian Bale son premier rôle principal. Ce film est loin d’avoir la même notoriété qu’un « E.T., mais ne vous y trompez pas, c’est un monument du cinéma vintage.
L’histoire prend place en 1941 dans la ville de Shanghai aux mains de l’armée impériale japonaise. Quelques familles de riches occidentaux, dont celle du jeune Jim (interprété par C.Bale) profite d’un train de vie aisée. Christian Bale interprète à merveille le rôle d’enfant capricieux et chouaillé par ses parents, Mary et John.
Pourtant, quand la guerre éclate et que le Japon s’allie sans vergogne aux nazis, ce fragile équilibre vacille. Les occidentaux doivent fuir dans l’empressement leurs luxueuses villas sous peine de se faire emprisonner ou bien pire encore. Ce branle bas de combat occasionne son lot de drames et notre jeune héros finit par être séparé de ses parents aimants.
A partir de là le film prend une toute autre dimension : Jim doit survivre dans un monde dont il ne connaît rien. A chaque jour son épreuve et l’apprentissage qui l’accompagne…
Le pays sombre dans une véritable apocalypse biblique (guerre, mort, maladie ou encore famine). Jim fréquente des personnes peu recommandables pour trouver sa pitence. En bref, il découvre la dureté de la vie et il ressent pour la première fois les chambardements violents que subit le commun des mortels en ces temps de guerre.
Vous apprécierez la qualité des images et la mise en scène savamment dosée. Vous pourriez me dire que j’enfonce des portes ouvertes puisqu’on parle d’un film de Spielberg et que le bonhomme n’en était pas à son coup d’essai. Cependant, je trouve que ce film fait partie des premiers à avoir donné une dimension épique aux réalisations de Steven car il laisse la part belle aux panoramas gigantesque et nous fait traverser des environnements aussi dévastés que variés.
Je n’en dirais pas plus sur le déroulement du scénario mais croyez moi quand j’affirme que Jim n’est pas au bout de ses surprises.
Le casting
Cette histoire tourne principalement autour de deux protagonistes marquants.
Jim Graham (C. Bale)
Ce jeune garçon de 11 ans (Bale a 13 ans à l’époque où il tourne ce rôle) est né avec une cuillère en or 26 carats dans la bouche. Les événements le forceront à s’adapter et il grandira au fil des épreuves qui l’attendent.
Pourtant tout au long de son périple il continue à nourrir une passion dévorante pour l’aviation militaire et les pilotes qu’il élève au rang de héros des étoiles plein les yeux.
Basie
Spielberg offre sa chance à un deuxième acteur bigrement prometteur : John Malkovich. Basie est le compagnon de mésaventures de Jim. De part son âge et son réseau d’amis (aucun rapport avec Facebook à l’époque) le jeune soldat américain inspire une admiration sans bornes auprès de Jim. Au départ Basie repousse les élans d’amitiés de Jim mais au fil de l’aventure il accepte d’endosser le rôle de grand frère que lui suggère avec insistance le jeune garçon.
A noter que l’Empire du Soleil est également la première occasion pour Ben Stiller de faire ses preuves dans un long métrage cinématographique.
Williams aux commandes de l’OST
Comme souvent, on retrouve John Williams aux côtés de Steven Spielberg. Le barbu compositeur nous livre encore une fois une bande-son magnifique et c’est la moindre des choses puisqu’il a déjà fait ses preuves sur le premier Indiana Jones et la trilogie Starwars quelques années auparavant.
Le thème principal du film m’avait particulièrement marqué lors de mes premiers visionnages (quand je devais avoir le même âge que le petit Jim). Il s’agit en réalité d’une contine galloise intitulé Suo Gan… je vous laisse apprécier sa mélodie entêtante déjà bien présente dans le trailer vu plus haut :
Conclusion
Il existe des plétores de films de guerre qui prennent place dans la dernière Grande Guerre que le monde ait subit, l’Empire du Soleil n’a pas la prétention d’en faire le bilan ou de faire revivre les héros militaires à l’écran. Spielberg livre plutôt ici une vision assez inédite (du point de vue des prisonniers aux mains des japonais) et légèrement édulcorée de ce passage de notre histoire synonyme de tant d’atrocités.
Pour moi ce film est sans conteste un monument du cinéma qu’il faut découvrir à tout âge. Etre enfant et découvrir un monde en guerre aux côtés du jeune Jim c’est un peu grandir en même temps que lui…
Excellent coup de projecteur sur un film majeur ! Il y a le Spielberg sérieux que j’affectionne dans ce film. je l’ai revu il y a peu et je me souviens m’être dit que la Guerre des Mondes lui ressemblait beaucoup dans le traitement de l’exode, du désespoir, de la relation à la famille perdue, de la destruction … Gamin, je me souviens avoir était transporté par la scène où Jim voyait l’avion de près. Adulte, j’ai été particulièrement ému par les passages avec le jeune japonais qui inspire à devenir pilote lui aussi. Un film intemporel qui a eu le mérite en son temps de nous monter un versant méconnu de ce terrible conflit.
Merci Yamarendan.
Ta réaction fait plaisir à lire ^^
Je crois qu’on a eu le même sentiment au visionnage de ce film et je te rejoins sur le fait qu’il est complètement intemporel et à lecture multiple. Ce qui m’étonne surtout c’est que ce film soit si méconnu du grand public.