Kick Off 98, un passage 3D désastreux
Foutre de Dieu, encore un jeu de foot ? On va se croire dans la chambre d’un joueur professionnel à ce rythme là sur Geek-Vintage ! Ouais, mais pour une fois, parce que ça fait longtemps que j’avais pas touché ce jeu, je vais vous conter la merveilleuse histoire de Kick Off 98, un horrible jeu de baballe. Mais putain, si on le prend au 15ème degré (et qu’on l’achète à moins de 5 euros), ce titre vous fera marrer comme il m’a fait marrer à l’époque. C’est parti mon kiki.
Description
- Titre: Kick Off 98
- Type: Sport (Football)
- Date de sortie: 1997 (DOS, Windows)
Bon Dieu, par où commencer ?
La liste pourrait être longue, comme le nombre d’équipes nationales représentées dans le jeu: 120 ! D’ailleurs, il existait une pub à l’époque qui vantait les mérites de ce titre :
Bon, vous connaissez l’adage, quantitay ne veut pas dire qualitay. Mouarf, que cela s’applique merveilleusement bien à ce jeu ! Je développerai plus loin.
Donc, oui, 120 équipes, 2880 joueurs (24 joueurs par équipe) et, s’il vous plaît, avec les vrais noms de l’époque (notamment en France, des “légendes” telles que Karembeu, Gava ou encore Ba).
Par contre, ne vous attendez pas à des équipes de club, ce ne sont que des équipes nationales avec lesquelles vous pourrez jouer.
Les modes de jeu principaux sont aussi là, comme l’entraînement, la coupe du monde, les matches amicaux. Il y a même la possibilité de modifier les joueurs existants ! A vous les joies de la création artistique. Le choix est limité (couleur de peau, de cheveux, barbe, moustache…) mais il faut dire qu’à l’époque, un tel choix de customisation n’était pas forcément légion.
A noter l’existence d’un “Anco Challenge” permettant d’enchaîner des matches contre plusieurs équipes dont le niveau sera de plus en plus élevé à chaque partie. Vous commencerez donc contre des équipes telles que le Pérou ou Hong Kong pour finir contre des brutes comme le Brésil ou l’Italie.
On a fait le tour du propriétaire, maintenant, entrons dans le vif du sujet, non, pas la jouabilité, je la réserve pour la fin, mais les graphismes !
A vomir
Ok, vous allez me trouver un peu dur (coquins), mais ce jeu est vraiment vraiment LAID. Putain que c’est moche, rien qu’avec les menus qui me donnent envie de me tirer une balle. Non mais regardez-moi ces couleurs ! On a l’impression d’utiliser un logiciel de compta du début des années 2000 (et là vous me direz que KO 98 a donné l’idée à certains programmeurs pour le développement de leurs interfaces de saisies comptables) !
C’est le foutoir et on s’y perd un peu dans l’enchaînement des écrans de sélection mal gaulés.
En passant, ne cherchez pas à vouloir modifier la configuration des touches au clavier, C’EST TOTALEMENT IMPOSSIBLE. Merci les développeurs. Du coup, vous serez obligés d’utiliser les touches « CTRL R » (frappes et tacles glissés), « MAJ R » (passes et accélération quand on n’a pas le ballon), “!” (accélération avec ballon) et “:” (talonnade). Oui, cette gestion des touches laisse augurer du très bon. Je vous dis même quand vous devez jouer à 2 sur le même clavier…
Bref, continuons sur les graphismes. On se dit “bon aller, les menus bling bling, on s’en branle, du moment que le jeu en lui-même est beau”.
Et bam, piège ! C’est là toute l’astuce… Il n’y en a pas ! Ce jeu est moche PARTOUT !
Les textures sont horribles, les persos cubiques à souhait et les couleurs criardes et dégueulasses.
Et l’animation. Ho My God Janice ! C’est lent, tout est lent. On a l’impression d’être dans un épisode de Captain Tsubasa (Olive et Tom) quand un joueur s’apprête à tirer et qu’il met 3 plombes. Sauf que là, on se fait faucher bien avant. Même en accélérant à fond, on se traîne…
Ne venez pas me dire que pour un jeu sorti en 1997, c’est tout de même pas mal. Ok. Je vous répondrais ceci : FIFA 98.
Pour l’époque, FIFA 98 est une énorme claque, surtout au niveau graphique. L’animation y est incroyable et les joueurs bien modélisés (même si l’on a l’impression qu’ils ont passé leur temps dans une salle de musculation…). Et pourtant, il est sorti la même année que KO 98…
Alors, entre Anco et EA, c’est sûr que les moyens techniques ne sont pas les mêmes. Mais, quand on n’a pas la possibilité de faire des graphismes en 3D corrects, on s’abstient et on laisse faire les grands (enfin, surtout ceux qui ont plus de pognon et/ou de talent) !
A noter, un détail rigolo (au point où on en est, il faut se satisfaire des détails), quand vous taclez, vous laissez une belle trace de frein sur le terrain. Vous vous dites “heu, ils font un jeu moche, lent et mal animé mais ils se concentrent sur ce détail ?”. Non non, je vous en prie, n’essayez même pas de comprendre les développeurs, je me doute qu’ils aient tout compris eux-mêmes…
Quand la musique est bonne…
Bon, je ne vais pas m’attarder trop longtemps sur les bruitages et la musique parce que… Ouais, c’est à chier aussi.
De la musique dans les menus ? Que nenni ! Déjà qu’ils sont moches, ça sert à rien de rattraper le coup en enjolivant un peu. Le générique sera le seul moment où vous entendrez une “douce” mélodie. Le reste est totalement silencieux.
Silencieux, mis à part les matches avec les cris de supporter, les bruits de frappe, et le sifflet, insupportable et strident, de l’arbitre.
Des commentaires ? Mais mon pauvre vieux, ç’aurait englouti tout le budget d’engager un commentateur ! Même un amateur ! Alors on fait sans.
Et c’est assez étrange finalement. Oui, paradoxal même, car, quand vous regardez un match de foot à la télévision, vous devez sans doute vous plaindre régulièrement de la piètre qualité des commentateurs footballistiques, tels que le grand CJP (Christian Jeanpierre) ou l’inoubliable Thierry Roland. Et pourtant, on a besoin de ce bruit de fond, même si c’est pour entendre CJP se palucher sur Lionel Messi ou Thierry Roland nous faire l’agenda des tournois vétérans de Trifouillis-Les-Oies.
Twister !
Alors, je pose mon doigt sur “!” pour accélerer ensuite je frappe avec “CTRL R” tout en dosant et en me dirigeant et… PUTAIN DE MERDE ENCORE AU DESSUS !
Oui, la jouabilité dans KO 98 c’est comme les colliers de coquillettes que les enfants fabriquent pour la fête des mères : du travail d’amateur.
Le gameplay a sans doute dû être testé par des manchots aveugles tellement ce jeu est une plaie à manipuler.
Les déplacements sont du grand n’importe quoi, le personnage ne peut se déplacer que selon des axes précis : gauche, droite, haut, bas et les diagonales y attenant. Et c’est tout, vous aurez donc des courses ultra raides et devrez vous placer convenablement avant de pouvoir tirer au but ou effectuer une passe correcte.
Et armez-vous de patience avant de pouvoir maîtriser les frappes. Tout se joue avec la pression sur la touche de tir. Si vous appuyez trop longtemps, vous ferez des frappes lobées. Si vous n’appuyez pas assez longtemps vous ferez des frappes molles et à ras de terre.
Une jauge ? Bien sûr que non ! Tout est dans le feeling ! Ou dans la grosse chatte aussi. Retenez que le système est le même pour les passes.
Les concepteurs du jeu se sont même permis quelques fantaisies. Tout d’abord, la gestion des penalties est digne d’une attraction de fête foraine. Un mini ballon se déplace devant le but en tant que viseur et c’est à vous d’appuyer au bon moment sur la touche de tir pour marquer.
Le meilleur reste tout de même la possibilité de régler la force du vent. En effet, si vous la poussez à fond, il vous est possible, en dégageant le ballon de votre propre camp, de marquer dans vos propres buts. Oui, ça me fait marrer, et ça relève un peu l’intérêt de cet ignoble machin.
Une belle bouzasse
N’en disons pas plus, KO 98 est une catastrophe. Très moche, très mal animé, mal gaulé, injouable et avec des bruitages limites insupportables, ce titre n’aurait jamais dû voir le jour. Ou si, pour nous montrer tout ce qu’il ne faut absolument pas faire dans un jeu de foot.
Rigolo pour des détails comme la force du vent ou le balai dans le cul des joueurs sur le terrain (et leur petit saut de cabri quand ils évitent un tacle, mmmh), KO 98, comme l’écrivent si souvent les chroniqueurs footballistiques, c’est “comme un symbole” de jeu merdique.
La série des Kick Off était pourtant réputée pour la qualité de ses jeux de foot en vue de dessus, des petites merveilles de jouabilité et de fun.
C’est dommage pour Anco qui n’aura pas réussi son passage à la 3D.
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