Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine…

Et non ! Ce n’est pas un article sur les films Star Wars, mais sur son jeu de rôle sorti en 1988 édité par West End Games et traduit en France par Descartes !

Ce jeu se déroule durant les événements de la première trilogie et vous plonge au coeur de l’Alliance Rebelle.

Petit retour en arrière : les années 90 ont été une grande époque de psychose face aux jeux de rôles. Les médias ne connaissant pas vraiment et ne comprenant surtout pas ce qu’étaient les jeux de rôles ont réussi à faire naître un énorme a priori sur les jeux de rôles : ces jeux seraient dangereux pour la santé mentale des enfants !

Vous vous souvenez de ce genre de titre en ouverture du journal de 20h : Kevin a poignardé son professeur en pleine classe, alors qu’il n’a que 12 ans. Kevin pratique les jeux de rôles tous les samedis… (petite parenthèse, en ce moment ce qui est dangereux pour la vie sociale sont les MMORPG, à chaque époque sa psychose) ?

Pour ma part, tous les samedis après midis étaient réservés pour jouer à des jeux de rôles sur table à la Maison de l’enfance de Morlaix avec Eric (un mono artiste hors norme, ayant décidé de faire un service civil au lieu du service militaire obligatoire) et un groupe de rôliste.

J’ai eu la chance à 10 ans de jouer notamment à la première édition du jeu de rôle sur table Star Wars. Un jour, le fameux Eric, nous dit que l’on va changer de jeu. Quelle déception de devoir passer à un autre jeu ! Adieu mon personnage d’héroic fantasy, véritable warrior surentraîné avec son boomerang à lames rétractables (idéal pour décapiter un troll) et son Pégase !

C’était toute une ambiance : les crayons gris, l’odeur du cuir des bourses de dés, les gommes, les figurines, des feuilles blanches, des feutres, les ratures sur la feuille de personnage et j’en passe… Le groupe était composé de 5/6 enfants (il y avait même une fille) et nos âges oscillaient entre 10 et 13 ans.

Bref, je ne connaissais absolument pas la Guerre des Etoiles et c’est à cette occasion que j’ai découvert Star wars : 2 après midi de foutues en l’air à mater les films, au lieu de jouer.

Le jeu de rôle Star wars se joue avec des Dés à 6 faces (le D6 System). C’est un jeu de rôle simple, idéal pour les novices dans l’univers et très connu de tous.

Star wars est le jeu de rôle de la démesure, de l’héroïsme,.. Il n’y a que cet univers pour faire vivre un très bon space opéra. Je me souviens encore de mon premier scénario de la première édition du Jdr qui se déroulait dans la mine !

Comment marche le système D6 ?

Toutes les actions ont un facteur de difficulté (seuil de difficulté) défini par le maître du jeu. Le joueur doit alors lancer le nombre de D6 qui est indiqué sur sa fiche de personnage pour savoir s’il réussi l’action. Exemple : Un contrebandier décide de faire décoller son vaisseau spatial à toute vitesse dans un hangar. Il a 5D+1 dans la compétence « Pilotage de vaisseau spatial ».

Il lance donc 5 dés à 6 faces. Il additionne le tout et obtient un score. Si le score est supérieur au facteur de difficulté, le personnage réussit l’action, sinon il échoue. C’est aussi simple et efficace que cela.

Je possédais la second édition (que j’ai encore aujourd’hui). J’ai acheté de nombreux autres manuels, extensions et scénarios. Les illustrations sont de très bonne qualité.

J’achetais même les Casus Belli (magazine culte des rôlistes encore aujourd’hui je pense).

Je dois avoir 50 numéros de ce magazine fabuleux.

J’étais même parti voir une expo des meilleures couvertures de ce magazine (le pire c’est que je devais avoir tous les modèles exposés à la maison).

J’ai fait pour l’occasion une photo de ma collection de livres Star wars

Attention toutefois, tous les manuels avec des pochettes cartonnées de Star Wars D6 s’abîment très rapidement. Ce sont des très beaux ouvrages, dont notamment les extensions et le fabuleux : Manuel d’instruction du général Cracken (qui ne se souvient pas du lance grenade Viper).

J’ai même trouvé il y a 2 ans un scénario à la déchetterie (en parfait état). Il a eu chaud celui-là !

Pour information, une nouvelle édition est sortie en 2000 sous la pression de la Nouvelle Trilogie. Cette fois-ci ce n’est plus édité par Descartes (je crois que la maison d’édition n’existe plus) mais par Wizards of the Coast. Le jeu est totalement modifié, il est basé cette fois-ci sur le même système que D&D3 c’est-à-dire avec le D20 System.

La liste des personnages fournis était franchement limitée dans les manuels et je vous conseille d’investir (voir sur ebay) dans un livre import vous offrant plus de 60 fiches préparées : Heroes & Rogues (vraiment excellent)

J’ai une petite pensée pour mes personnages sacrifiés, tombés au combat : un pilote débutant, un pirate, un wookie, un jedi raté, un contrebandier, un gosse, et enfin mon préféré un java (vraiment excellent à jouer).

Je me souviens également des figurines métalliques (en plomb) star wars achetées au Jouet Club (et qui coûte aujourd’hui super chères) avec un excellent packaging.

Elles étaient fragiles mais elles étaient super classe !

Je me souviens également des parties de jeux de rôles en cachette au Cdi de mon collège, les feuilles de personnages planquées sous des bouquins ! Les pions ne comprenaient pas pourquoi on se battait pour aller à ce Cdi totalement pourri !

Aujourd’hui les jeux de rôles ne sont qu’un lointain souvenir hélas, car il est de plus en plus compliqué de trouver un groupe de rôliste qui répondent à tous les critères : le temps et le moment du jeu, l’âge du groupe, le style de jeux,…

En guise de conclusion, je reviendrai sur quelque chose de croustillant : définir le jeu de rôle et démontrer son intérêt face à un noob (je ne compte plus les moments de solitude) !

Petit extrait d’un échange :

– Euh et ben, on se retrouve autour d’une table pour vivre une aventure imaginaire en incarnant des personnages !

– A ouia, mais c’est nul, non ?

– Euh, non c’est plutôt l’inverse, tu as des énigmes à résoudre, tu dois combattre des ennemis,…

– A ouia, mais tu fais ça comment ? Tu n’as pas d’image, de figurines, tu ne vois pas les monstres ?

– Euh, en fait on te décrit le monstre et c’est comme cela que tu l’imagines !
…
Après 10 minutes d’explications, le résultat était toujours le même : « Ba c’est totalement pourri ton jeu ! »

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