Arm Champs II : la découverte des bornes d’arcade de bras de fer
Il y a quelques mois, au détour d’une balade dans le gigantesque parc d’attractions de « La Ronde » à Montréal, Canada, j’ai eu l’occasion de découvrir une borne d’arcade atypique sur un thème que je pensais jusqu’alors inexploité dans le monde des jeux-vidéos : une machine à bras de fer. Celle-ci trônait à l’entrée de la salle, le bras fièrement dressé en l’air (aucun rapport avec certains courants idéologiques extrêmistes).
Voici donc un focus musclé sur ces machines étonnantes.
La série Arm Champs
La société japonais Jaleco se lance en 1974 dans l’édition et la distribution de jeux d’arcade de tous genres (puis elle attaquera le marché du gaming de salon). Il faut attendre 1982 pour voir débarquer le premier opus des machines « Arm Champs ». Au menu, 6 adversaires virtuels au bras « réel » (mais plastifié) à affronter à la force du poignet au milieu de foule de geeks médusés. La machine est donc pourvue d’un membre mécanique motorisé qui recréé des difficultés variables en fonction du personnage sélectionné. Jusqu’en 1988, la folie « Arm Champs » bat son plein puisque Jaleco sortira de ses usines plus de 30 modèles différents pour décliner son concept à toutes les sauces et exporter ses machines à l’international.
Si l’aspect extérieur de la bête prête à sourire avec des couleurs criardes et des motifs à vous en déchirer la rétine, la difficulté est bien réelle et il vous faudra un bras solide pour arriver au bout de vos adversaires aux biceps fournis. Pour faire partie des hi-score, vous pouvez aussi utiliser les deux bras quand, en fin de journée, la salle d’arcade se vide.
Quelques années plus tard, Arm Champs II déboule et demande à en découdre. En 1992, la machine profite des nouveaux progrès technologiques et affine ses graphismes. Le résultat à l’écran est plutôt convainquant avec des adversaires mieux animés, un design qui rappellerait Punch Out et des grimaces qui évoquent les méchants brigands de Ken le Survivant au moment d’exploser en lambeaux. Jaleco en profite pour agrémenter davantage sa liste de compétiteurs, vous aurez ici le choix entre 9 gros-bras aux descriptifs digne des meilleurs nanards, jugez plutôt ce petit aperçu :
– Trixie la bodybuildeuse russe (qui a sûrement abusé des hormones de croissance pour préparer des JOs)
– Turk un vétéran de guerre égyptien
– et toutes une rimbambelles de boxeurs et de combattants divers qui feraient passer The Rock pour un vulgaire caillou.
Bien sûr vous retrouverez également les figures qui ont fait le succès du jeu : Shibayama le sumo et Specks le robot qui ne plie jamais.
Arm Spirit m’a tuer (le bras)
Arm Champ est la série de jeu de bras de fer la plus commercialisée. De son côté, « Arm Spirit », développée par Atlus, est la déclinaison de ce concept la plus tristement célèbre. En 2007, Atlus annonce effectivement le retrait des 150 bornes japonaises réparties sur le territoire pour endiguer la série de plaintes de joueurs ayant joué jusqu’à la fracture.
Les 10 niveaux de difficultés proposés semblent pousser le challenge un peu trop loin même si la Chargée de Communication de l’époque affirme que même une femme un peu sportive pourrait s’en sortir la tête haute face à la bête.
L’Internet fait état de trois victimes officielles de cette borne d’arcade. A noter que l’un d’eux était un français en voyage culturel au pays des sushis et des bacs à jeux de Snes à 100Yens.
Dernière petite anecdote à ce sujet, Nintendo en personne avait commercialisé une borne d’arcade « Arm Wrestling » en 1985 mais celle-ci était moins ambitieuse que sa grande soeur « Arm Champ » puisqu’on ne proposait ici que de tambouriner sur les boutons à la manière d’un Track’n Field pour s’assurer la victoire. A priori le jeu n’a pas remporté un succès fou et il est resté dans l’ombre de la licence dont il s’inspirait pour les graphismes cartoon délirants : Punch Out ! (encore lui).
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