American Psycho, It’s Hip To Be Square
Avant que Christian Bale ne fasse la chauve souris dans la nouvelle trilogie Batman de Nolan, avant qu’il ne joue un anorexique dérangé dans The Machinist, ou qu’il combatte des dragons dans Le Règne du Feu, il joua un rôle assez impressionnant en tant que golden boy dans un film de 2000, American Psycho
Description
Titre: American Psycho
Réalisateur: Mary Harron
Année de sortie: 2000
Acteurs principaux: Christian Bale, Reese Witherspoon, Willem Dafoe, Jared Leto
Synopsis: Dans les années 80, Patrick Bateman (Christian Bale),nous entraîne dans son mode de vie luxueux à Wall Street, incarnant un personnage cynique et totalement dénué de considération morale envers les autres. C’est donc la folle période des yuppies (pour Young Urban Professional, un Golden Boy obsédé par l’argent, le pouvoir, amoral et ultra matérialiste), où Bateman ne travaille pas seulement dans la finance, mais, se trouve être aussi un personnage ultra violent.
ALERTE SPOILER -BOOBS !
Cet article révèle des moments clés de l’intrigue, donc, si vous ne l’avez pas vu et que vous ne voulez pas m’arracher la tête, passez votre chemin. Cet article peut contenir aussi des scènes violentes et/ou érotiques. Le film a été interdit en salles aux moins de 16 ans. Donc, hop, les p’tits jeunes, faut pas rester là !
2000 ? Pas vintage ?
Et pourtant… Le film se déroule donc dans les années 80, pendant les années “Reagan”, du nom du Président des Etats-Unis de l’époque (de 1980 à 1988, oui, un peu d’histoire ne peut pas vous faire de mal bande de sagouins).
Alors vive les téléphones micro-ondes size, les lunettes monture marrons, Genesis et les chaînes hi-fi tip top (oui, cet article utilisera aussi des expressions des années 80, kesta, t’es pas jouasse ?).
On peut noter cette scène toute bête où Patrick Bateman arrive à son bureau avec son walkman sur les oreilles, le même walkman diffusant la chanson “Walking on Sunshine” de Katrina & The Waves.
D’ailleurs, dans le film, Christian Bale, dans ses monologues intérieurs ou conversations avec ses conquêtes (qui sont aussi des quasi monologues en soi), parle des goûts de son époque, notamment musicaux. Par exemple: “J’essaie d’écouter le nouveau Robert Palmer, mais Evelyn, ma soi-disant fiancée, n’arrête de me hurler dans les oreilles”. On peut trouver que ça fait un peu trop “name dropping” ou cliché, mais il faut avouer que pour un film tourné en 2000, la retranscription des années 80 est assez réussie.
Pour représenter au mieux cet aspect “Too Much” des années 80, mais dans le milieu de la réussite sociale, la réalisatrice n’a pas oublié le caractère vestimentaire de cette décennie, notamment en affublant Patrick Bateman et ses collègues de vêtements amples, reflétant l’abondance de cette époque.
Patrick Bateman et ses collègues mangent dans les meilleurs restaurants, dans les meilleurs boîtes de nuits, sont toujours habillés de vêtements luxueux et bien coupés et sniffent de la coke.
Un exemple assez marrant est la scène où les comparses paient l’addition dans un restaurant haut de gamme, et trouvent que “570 dollars, pas cher”.
Une oeuvre ultra violente
A noter que le film est tiré du livre du même nom de Bret Easton Ellis, écrit en 1991, un best seller aujourd’hui, mais très controversé à l’époque, en raison de scènes de violences et de pornographies extrêmes décrites dans plusieurs passages.
N’ayant pas vu le livre, je ne peux pas juger de la fidèle adaptation de ces passages portés à l’écran, mais le fait est que le film n’est pas spécialement gore ou cul en soi. Les meurtres les plus atroces (autres que les meurtres à base de flingue) ne sont pas visuellement horribles mais sont filmés de telle façon à suggérer avec violence les actes de Patrick Bateman. Par exemple, le premier meurtre que l’on voit, celui du clochard, n’est pas forcément irregardable au 1er coup d’oeil, mais la mise en scène et la lenteur avec laquelle arrive le crime met en avant le côté psychopathe et violent de Patrick Bateman (et puis merde, le meutre du chien accompagnant le clodo me fout la boule au ventre à chaque fois) .
Du côté du boulard, c’est pas vraiment non plus très explicite. Ok, c’est cul, bien sûr, mais tout aussi cul que l’était le film de seins du Dimanche soir, avec encore moins de nibards. Donc, vous voyez le topo, rangez votre rouleau de sopalin, au pire vous verrez une paire de loches, les fesses de Christian Bale, ainsi que ses poils pubiens.
Évidemment, le film n’a pas pu retranscrire exactement les passages du bouquin (pour qu’il soit accessible à un plus large public), s’il est dit que le livre de Ellis est cru, et que les scènes limites du film se trouvent dans cette oeuvre, il est pratiquement sûr qu’elles y sont décrites avec minutie.
Ici, tout est dans la suggestion, les scènes sont filmées de sorte à nous faire deviner l’horreur de chaque meurtre, sans tomber dans du voyeurisme, comme le ferait un “vulgaire” film d’horreur.
My name is Bale, Christian Bale
On ne va pas se mentir, si le film nous accroche de suite, c’est bien parcequ’il est centré sur le personnage de Patrick Bateman, personnage donc joué par Christian Bale.
Et Christian Bale, justement, est tout simplement énorme. Le rôle était fait pour lui, sans aucun doute. Glacial, cynique, imbu de lui-même, totalement dérangé, ultra violent, le personnage de Patrick Bateman est tout ça à la fois.
L’acteur réussit à merveille la retranscription de ce dangereux énergumène, totalement cinglé, notamment lors de cette scène où les cartes de visite sont le point central de leurs discussions, une scène assez culte, parmi tant d’autres dans le film, qui met en avant un des thèmes abordés dans le film: le besoin de dominer l’autre en faisant montre de ses plus beaux attraits (ou, plus vulgairement, un concours de teub). On a quelque peu l’impression de se trouver en face de gosses comparant leurs cartes Pokemon.
Tiens, en parlant de ça …
La transformation de Bale, comme évoqué un peu plus haut, est juste impressionnante. Pour coller entièrement au personnage de Bateman, l’acteur a dû travailler et se muscler pour obtenir un corps “parfait”. Le début du film, qui présente le personnage de Bateman, sa partie lisse en tout cas, est assez hypnotisante, encore en grande partie grâce à Christian Bale, à fond dans son personnage métrosexuel cachant ses pulsions assassines, notamment lorsqu’il retire son masque exfoliant, lançant un regard à la fois vide et plein de haine à son reflet, avec son fameux “Je ne suis tout simplement pas là…”.
Oui, mais après avoir lu le bouquin ?
Je ne vais donc pas vous mentir, je n’ai pas lu le roman dont est tiré le film. Voilà. Oui, je n’ai pas d’autres arguments, mais, d’après mes recherches, Bret Easton Ellis n’aurait pas été entièrement satisfait du travail de Mary Harron, notamment sur le message délivré par le film (l’argument d’Ellis étant que Mary Harron, comme la plupart des femmes, “ne pouvait/savait pas réaliser de film”). Ellis serait revenu ensuite sur ses propos, après avoir vu des films réalisés par des femmes. Oui c’est très con, on peut être un auteur à succès et dire les mêmes conneries machistes que l’on entend au bistrot du coin.
Visuellement très réussi, retranscrivant à merveille les années 80, sans tomber dans la gaudriole et le mauvais goût (bon, les années 80, ce n’est pas le summum du bon goût, je vous l’accorde), le long-métrage s’appuie aussi sur une très bonne réalisation de Mary Harron. La réalisatrice nous offre des plans larges de touteu beautay, utilisant la plupart du temps des plans fixes, centralisant généralement le personnage de Patrick Bateman.
Et l’on a donc aussi le droit à la performance d’un très grand acteur.
Notons aussi la présence de seconds couteaux comme Jared Leto, dans le rôle de Paul Allen (aucun lien, fils unique), confondant Patrick Bateman avec Marcus Halbertstram, ce qui donne des scènes à la fois drôles et tragiques (Allen se faisant finalement découper à la hache par Bateman), Reese Witherspoon, dans son rôle de fiancée naïve de Bateman, ou encore le grand Willem Dafoe en inspecteur de police.
On peut trouver les meurtres répétitifs et peu “originaux”, en tout cas, la façon dont ils sont agencés, mais il s’agit du petit rituel de Bateman, qui commence toujours par lancer un morceau sur sa chaîne hi-fi design, puis se lance dans une critique de l’album en question pour en arriver inexorablement vers le meutre en tant que tel.
Le meurtre d’Allen est assez “drôle” puisque Bateman passe d’une attitude calme à celle d’un enragé, nous faisant comprendre implicitement que son collègue l’a bien mérité avec sa réussite insolente dans la pyramide sociale, bien plus élevée que celle de Bateman, et que les privilèges sont terminés pour lui.
Ce film est un putain de chef d’oeuvre, cynique, drôle, foutrement bien foutu, avec des scènes et des dialogues tout simplement devenus cultes.
Pour finir, un clip énorme de Miles Fisher rendant hommage au film:
Il y a tellement de scènes cultes dans ce film 🙂
Son approche ultra violente du quotidien de la jeunesse dorée le rend inaccessible aux plus sensibles, mais pour tous les autres, foncez !!!
La scène des cartes de visite, ma préférée !!!
elle reflète tellement le côté ultra barré du film, des filigranes et c’est le drame ^^
J’avais totalement oublié qu’il avait joué dans Christian Bale, par contre je recommande à tout le monde de regarder The Machinist, un excellent film. Ce film, American psycho à fait des petits comme la série Dexter par exemple !
Je confirme The Machinist ça déchire ! Par contre honte à moi je n’ai pas vu American Psycho… Je m’empresse de le trouver à moins que je le demande pour mon anniv héhé !