Super Mario Bros le Film (ou « OMFG, c’est quoi cette bouse ?? »)
Je vous le dis de suite avant de commencer, j’ai honte, honte de parler de ce film, honte de l’avoir vu aussi… Bon, en même temps, après avoir fait un article sur la saga NY 1997/LA 2013, il était normal de contrebalancer avec une merde. Un bon gros nanar (oui, parceque comme le dis si bien le très bon site Nanarland, un nanar c’est un mauvais film rigolo) bien dégoulinant, y’a même du ketchup de scénario con qui dépasse, hop, spluuurp… Ah, y’a pas à dire, les fast food, c’est dégueulasse, mais on y retourne toujours, c’est un plaisir quelque peu honteux, un peu comme les mauvais films…
Ou alors, on peut considérer que c’est une bouse intersidérale qui mérite la conspuation plutôt que la moquerie rigolote.
Cet article va essayer de vous montrer de quoi il retourne.
Description du film
- Titre : Super Mario Bros
- Réalisateurs : Rocky Morton, Annabel Jankel, Roland Joffé
- Année de sortie : 1993
- Acteurs Principaux : Bob Hoskins, Dennis Hopper, John Leguizamo
Synopsis
Brooklyn. Les frères Mario, Mario et Luigi, sont 2 plombiers dont les finances sont au plus bas, notamment à cause de la société Scapelli qui leur rafle tous leurs clients. Par un concours de circonstances, Mario et Luigi rencontrent Daisy, une jeune archéologue qui se bat pour sauver un terrain de fouille où l’on a retrouvé de curieux os de dinosaures. Une nuit, Daisy se fait enlever par Spike et Iggy, deux vilains pas beaux, à l’endroit où se trouvent les fouilles, qui l’emmènent dans une autre dimension. Là, les attendent le Roi Koopa, seigneur de cette autre dimension, où les humains ont directement évolué des dinosaures. Mario et Luigi décident eux aussi d’aller dans cette dimension pour sauver Daisy.
Ho, hi, I’m Rick Deckard, oups, no, It’s a meee, Mario !
Et vlan, par où commencer pour parler de ce film ? Et bien, mettons les pieds en plein dedans, en oubliant le jeu des acteurs ou encore la réalisation, je parle bien sûr de l’ambiance et de l’univers du film !
Et qui dit ambiance Mario, dit Royaume Champignon, nuages avec des yeux ou encore super power-up ! Ah, non en fait….
En tout cas, pas pour les réalisateurs qui ont préféré nous pondre un univers à la Blade Runner. Et oui, exit les prairies vertes ou les mondes sous-marins, nos héros sont balancés dans une autre dimension où la terre est un immense désert et où ne subsiste qu’une seule ville, cette ville étant dirigé par le méchant Koopa.
Il y fait toujours nuit, il y pleut souvent et la population n’est qu’un ramassis de crapules sans vergognes prêts à couper la gorge à nos 2 plombiers… Rangez vos tomates pourries chers lecteurs, en tout cas, gardez-en pour la fin, je sens que vous allez en avoir besoin.
Alors, me direz-vous, « Who ! C’est excellent Blade Runner, c’est un des plus grands films de science-fiction existants ! Je vais te pwner fais gaffe ! Je te prends à Counter Strike quand tu veux ! ». Alors, déjà, tu te calmes Jean-Kevin, perso, j’adore aussi Blade Runner, je trouve aussi que c’est un chef d’oeuvre, mais calquer l’ambiance de Super Mario Bros à partir de ce film, c’est comme mettre Dora l’exploratrice dans l’univers de 1984, ça colle pas. Où sont-ils les décors colorés, où se trouvent-elles les cases à cogner pour avoir des tunes ? Et bien que nenni mon cher, ici on fait dans le sérieux !
« Merde ! » vous dites-vous, « J’espère que le bestiaire est quand même conservé… » Hohohoho ! Je me gausse ! Tu l’as dans l’os (Je vous avais prévenu que vous subirez des vannes ou des rimes débiles) !
Rien qu’à voir la tronche des Goombas, on sent le désastre. Mais si, les Goombas voyons, ces champignons à patte avec leurs yeux perfides ! Ici, ils deviennent de grands reptiles à tête minuscule avec un regard crétin… A noter que les Goombas, dans le film, sont le résultat d’un mécanisme appelé « Désévolution« . En effet, dans le film, Koopa possède un rayon capable de renvoyer un être humain au stade inférieur de son évolution (et si vous avez bien suivi, bande de chenapans, dans l’autre dimension, les humains évoluent directement des dinosaures).
Ne vous attendez pas à trouver des Koopa Troopas (les tortues) ou encore des Boos (les fantômes peureux), ils y sont totalement absents. En fait, le bestiaire y est intégralement absent ou un élément est remplacé par quelque chose de complètement différent.
A part peut-être Yoshi, qui se trouve être ici un bébé T-Rex MAIS qui tire la langue (oui, au bout d’un moment, on se dit qu’on va essayer de sauver le film par les détails) ou encore Bob-Omb qui est, sûrement, le seul élément se rattachant exactement avec l’original (sauf le fait que dans le film, Mario a besoin de le remonter alors que normalement, il faut soit lui sauter sur la tête, soit il explose tout seul).
Je termine sur un des éléments essentiels du film, la MYCOOOOSE (je ne ferai pas de blagues vaseuses sur les mycoses aux pieds ou sur des parties plus intimes… Rho, non vous-dis je, vous me connaissez mal !) ! Oui, plutôt que de donner des champignons à bouffer à Mario, ceux-ci envahissent toute la ville sous la forme d’une saloperie jaune et visqueuse qui n’est autre que l’ancien Roi gentil déchu par Koopa et qui a décidé de se venger en l’embêtant grave !
Donc, en perspective, des parties de trampoline ou des distributions de Bob-Omb !
Je vois que tu restes perplexe mon cher Jean-Kevin, et je ne t’ai pas encore tout montré ! Quelle chance tu as de m’avoir (ou pas) !
Mama Miaaaaa ! I’m playing in a baaad movie !
Tu fais bien de le dire mon cher Mario, parce que l’on va parler de toi, de ton frangin et autres intervenants maintenant!
Commençons par les principaux protagonistes, Mario et Luigi. Ils sont plombiers, ok. Ils doivent sauver Daisy qui se trouve en fait être une princesse, ok. Il utilisent des bottes en métal ressemblant à des chaussures à semelles compensées de gothique mais grises pour sauter haut, o…
Attends quoi ? Voilà, déjà là ça coince. Et oui, Mario et Luigi ne peuvent faire des sauts de géant, il leur faut des bottes spéciales, et moches en plus !
Je vous l’accorde, dans Super Mario Bros 3, Mario peut s’emparer d’une sorte de botte verte, la botte Kuribo, présente dans le monde 5 (celui des nuages) en y délogeant un Goomba, et écraser ses adversaires, même ceux à piques. La comparaison s’arrête là.
Mario, joué par Bob Hoskins, et Luigi, joué par John Leguizamo, sont pourtant les 2 seuls personnages à peu près crédibles du film. Bob Hoskins est sûrement celui qui s’en sort le mieux parmi toute la clique d’acteurs, son personnage de Mario lui sied parfaitement bien. Bon, dans le jeu, Mario ne s’occupe que de la princesse Peach et ne drague personne d’autre. Ici, il sort avec une jolie et pétillante brune, et il a trop la tchatche, yo (et puis cette conne de Peach n’a qu’a pas se faire capturer tout le temps aussi, Mario veut un peu de bon temps, et il le trouve dans ce film…) !
John Leguizamo s’en sort pas mal lui aussi et retranscrit assez bien le côté assez gauche et neuneu de Luigi.
Voyons voir… Daisy ! Meuh oui, aller, on va pas prendre Peach mais Daisy, alors que Peach est là depuis le début de la série Mario, Daisy ne faisant sa 1ère apparition que dans Super Mario Land. C’est une princesse, c’est déjà ça, mais qui va le découvrir pendant le film… Que dire à part qu’elle laisse une étrange sensation de vide, même si elle se bat par moment, elle ne sert finalement pas à grand chose.
Je pense qu’un des plus gros ratages du film est sans aucun doute Koopa, joué pourtant par Dennis Hopper. Dans le film, Koopa est humain (pleurez maintenant), et il déteste être sale et touché par les autres… Ouais, je sais, l’image du gros boss tyrannique en prend un coup, surtout que les réalisateurs nous font baver sur la toute fin du film et la pseudo transformation de Koopa en dinosaure, mais un abus de rayon de désévolution le transforme en liquide gélatineux. De plus, Hopper cabotine à outrance, ce qui descend en flèche la crédibilité du personnage.
Les autres personnages subissent ce hachage éhonté. Toad se trouve être un chanteur de rue humain qui va être transformé en soldat de Koopa, grâce à la désévolution.
Big Bertha est une grosse femme à l’opulente poitrine alors qu’il se trouve que c’est un poisson géant dans le jeu. Je ne vais pas tous vous les faire, d’ailleurs les personnages récurrents des jeux sont quasiment tous absents.
Ce film est bon à jeter aux ordures…
Et bien… Oui et non. D’accord, le film ne respecte en rien le jeu vidéo, et les acteurs, à part Bob Hoskins, sont loin d’être au top. On est déçu par cette pseudo adaptation de bout en bout. Pourtant, en restant objectif et en se disant que l’on n’a jamais joué au jeu vidéo, on se rend compte que le film n’est pas si mauvais.
Ok, c’est pas non plus un chef d’oeuvre, mais certain effets spéciaux son réussis (le passage vers l’autre dimension est bluffant pour l’époque, ou encore la dématérialisation des personnages d’une dimension à une autre est toute aussi réussie), et on sent que le film à des moyens, l’image n’est pas dégueulasse, il y a beaucoup de figurants et la musique est assez bien orchestrée. On n’a pas affaire à un nanard monté avec trois bouts de scotchs mais à un vrai blockbuster hollywoodien.
Malgré tout, on a beau vouloir être sympa, il nous reste quand même une grosse rancœur, car avec de tels moyens, le film aurait pu donner quelque chose de mieux ! Mais non, surfant sur le fait que c’était la 1ère adaptation de jeu vidéo au cinéma, les réalisateurs se sont dit qu’un nom et des acteurs connus auraient suffi ! Je m’imagine bien une discussion des producteurs et des réalisateurs du film :
« Bon alors les gars, on va se faire une petite adaptation de Super Mario ! Les gamins adorent, tout le monde y joue, y’a moyen de se faire des tunes ! »
« Ok, alors on va mettre des pièces à collecter, des champignons à manger, des… »
« Non mais ho ! Ca va pas là ! T’as pas compris que j’en ai rien à foutre du consommateur final ! Faut un film qui pète avec des acteurs connus ! Le p’tit gros en rouge, le rôle irait bien à Bob Hoskins, les gosses l’ont adoré dans qui veut la peau de Roger Rabbit ! Et puis nous faut un bon gros méchant comme Dennis Hopper ! »
« D’accord, on le déguise en Bowser alors ? »
« Tu te fous de moi ou quoi ? Pas les moyens ! On va tout foutre dans quelques effets spéciaux bien sentis, et j’ai envie que ça reste crédible, alors les tortues ou les champignons qui marche,tu oublies ! Et puis faut des guns ! Je me fous ce à quoi ils vont servir, me faut des guns ! »
« Heu oui mais chef, on retranscrit un jeu vidéo là… »
« Mais je m’en fous bordel ! On prend les recettes des films qui marchent, on met les frangins Mario, une belle nénette à sauver, pas un boudin comme la princesse dans leur jeu là, faut du glamour, mais sans sexe ! Vous allez voir, on va faire un boucan du tonnerre avec ça ! »
Si vous n’avez jamais joué au jeu, ce film pourrait peut-être vous contenter, les autres, passez votre chemin, ou regardez-le au moins une fois pour voir qu’avec tant de moyens, on peut gâcher un potentiel. Bref, un gros navet puant.
Note: Pour la défense des réalisateurs, à part faire un film d’animation, l’univers de Mario avec des acteurs réel n’est pas si simple à reproduire. Mais, dans ce cas là, comme dirait Jean-Kevin : « Wé ben c nul ! Jveu un film Counter Strike et ke pdt 1h30 on fasse que des head shot LOL ! Mario c pour les mômes, jve des guns ! jve… » BAM ! La ferme ! Ah c’est comme quand on coupe le film, ça fait un bien fou une bonne claque dans la gueule.
Bande annonce tout de même :
Arf je doit être la seule personne à avoir adoré ce film quand j’étais gosse! Même si l’univers de mario n’était pas du tout respecté, ça ne m’as pas empêché de regarder ce filme une centaine de fois!
Je n’avais jamais voulu le voir car justement j’avais entendu les critiques, je l’ai regardé le weekend dernier avec mon fils qui est fan de mario et là, j’ai compris pourquoi les critiques étaient si mauvaises ! Pourquoi j’ai fait ça ? 😉